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D’où vient le stress ? Comment le gérer ?

Boule au ventre, cœur qui palpite, nervosité… tu as déjà connu ces sensations désagréables ? Le stress, ça vient d’où ? Comment réagir ? Nous avons interviewé Stéphanie Fregapane, autrice du livre « Mon stress et moi ».

Comment définir le stress ?

Quand on est face à une alerte, notre corps envoie une alarme : «Attention, il y a un danger.» Notre corps se met sous tension : il envoie des signaux, le cœur palpite, on peut avoir des maux de ventre ou de tête, des raideurs musculaires, des anxiétés, des tremblements…

Le stress vient de l’extérieur, ou de l’intérieur de soi ?

Il peut venir des deux. Il peut être lié à des événements extérieurs : beaucoup de bruit, une personne qui met de la pression... Ou venir de l’intérieur. Par exemple, si on est perfectionniste et qu’on se met soi-même sous pression, ou si on s’impose trop de choses à faire.

Y a-t-il un bon stress ?

Pour moi, le stress est à la base quelque chose de naturellement positif car son rôle premier, c’est de nous alerter en cas de danger. Il est aussi positif quand il nous met en action. On a une envie soudaine de réaliser quelque chose, on veut progresser, on déploie plein d’énergie positive. On se dit que tout est possible et on ne se focalise pas sur les obstacles.

En quoi le stress peut-il être négatif ?

Il est négatif quand il génère des peurs : je ne suis pas capable, je n’ai plus confiance, je perds l’estime de moi. Là, le stress nous empêche d’aller au bout de ce qu’on veut ou doit faire. C’est l’excès de stress qui est négatif.

Peut-on être stressé sans le savoir ?

Oui. On peut être tendu, crispé, stressé, sans s’en rendre compte. Là, c’est négatif car le stress va s’installer et augmenter. On peut aussi penser qu’on a peur, alors que la peur est plutôt un stress. C’est lié : quand on est stressé, on peut avoir peur. Ou on peut avoir peur, et les pensées négatives qui vont découler de cette peur, ce sera du stress.

Est-ce que les réseaux sociaux, le monde connecté, les smartphones jouent un rôle ?

Oui. À travers les réseaux sociaux, les enfants voient énormément de choses qu’ils peuvent penser vraies alors qu’elles sont souvent trafiquées. Ça donne envie d’être aussi beau, d’arriver à faire aussi bien, alors que tout est faux. De plus, le cerveau est toujours connecté à des écrans et on n’a plus la liberté d’être soi. Il y a aussi des enfants qui s’énervent sur des jeux vidéo qui apportent énormément de frustrations et de stress. Et puis, avec toutes ces technologies, on a l’habitude d’une réponse immédiate. On n’attend plus. Des frustrations se créent car on n’a plus l’habitude de patienter.

Le stress des autres peut-il me stresser à mon tour ?

Oui. On peut arriver à son examen serein parce qu’on sait qu’on a bien étudié. Et puis tout à coup, un élève arrive et s’écrie : «Je n’ai pas compris ceci !» et tout le monde panique « Je ne sais pas », «Je n’ai pas étudié ça» Le stress devient contagieux.

Que dire à quelqu’un qui est stressé ?

Ne surtout pas lui dire simplement : « Ça va aller, c’est rien, c’est pas grave. » Mais plutôt l’aider à voir le positif, montrer ce qui va, ce qui va l’aider, ce qui va pouvoir améliorer la situation. Ouvrir sa vision d’ensemble.

Comment gérer son stress ?

En prenant conscience de ce qui nous stresse. On peut analyser la situation : qu’est-ce qui s’est passé aujourd’hui ? En faisant ça régulièrement, il est possible de se rendre compte qu’une même situation peut générer un stress. Il faut alors essayer de s’adapter et de faire face, en réfléchissant à sa manière d’être pour que ça se passe mieux. Par exemple : j’ai étudié dans la cuisine alors qu’il y avait du bruit et j’ai explosé, je peux changer et aller étudier dans une pièce plus calme. Je dois trouver la solution qui me convient. Chaque stress est personnel. Deux enfants qui ont un même stress trouveront deux solutions différentes.

Que faire quand on est stressé par quelque chose qui ne dépend pas de nous ?

Souvent, on est stressé parce qu’on veut contrôler des choses sur lesquelles on n’a pas prise. Par exemple, je voudrais que mon amie m’apprécie, mais je ne peux pas contrôler cela. Dans ce cas, on peut apprendre à s’apprécier soi même et parler avec la personne, mettre des mots, expliquer ce qui nous inquiète, ce qu’on ressent. Il est important d’apprendre à mettre des mots. Sinon, on reste avec énormément de frustrations et donc du stress

Nathalie Lemaire

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